21 octobre 2009

La ville durable, nouvelle Utopie?

Faut il croire François Delarue (directeur en la Direction Générale de l'Urbanisme, de l'Habitat et de la Construction, la DGUCH pour les intimes)lorsqu'il déclare qu' "Entre la loi Malraux de 1962, qui marque pour la première fois le souci de la puissance publique de préserver l'habitat des centres ville et la loi solidarité et renouvellement urbains, promulguée le 13 décembre 2000, qui encourage le renouvellement des quartiers en difficulté à l'échelle de l'agglomération, bien des débats ont eu lieu et bien des transformations sont intervenues, laissant peu de place à l'utopie urbaine." ?

Je ne le pense pas. Pourquoi? Parce que les utopies urbaines existent depuis l'aube des civilisations. Elles parlent de cet ailleurs dans lequel on voudrait vivre. Parfois un négatif de la société, parfois une pure abstraction, l'utopie urbaine est toujours le fruit d'un auteur noyé dans la période historique qu'il traverse. C'est un espoir déguisé en lieu de vie, apte à recueillir le cocon familial, la sécurité, le bonheur que l'on souhaite tous.Cela est très bien relaté dans le dossier "Rêver la Ville" que je vous invite vivement à lire de bout en bout.

Toutes les villes sont le reflet des sociétés qui les ont bâties et des habitants qui les ont fabriqués. New York et son gigantisme, le Paris Hausmannien, ou encore Las Vegas qui en brûlant de mille feux assoiffe toute sa région, imagent la toute puissance occidentale magnifiée... Les villes rêvées sont aussi un produit de l'histoire; la recomposition urbaine de Berlin suite à la chute du mur peut en témoigner. De la même manière, les villes imaginaires se construisent par rapport à l'environnement sociologique, historique, politique de l'auteur. Dès lors, il faut admettre que les utopies urbaines ne sont que des métaphores des rêves de leur créateur. C'est ainsi que Thomas More a mis par écrit son humanisme dans l'élaboration de sa ville idéale (sa société idéale), nommée Utopie (formé à partir du grec ou-topos, qui signifie en aucun lieu ou bien lieu du bonheur). Réinventer la ville, c'est donner une chance à sa civilisation d'évoluer vers un monde que l'on considère meilleur.

Les quartiers durables n'échappent pas à ce phénomène . Cette tendance actuelle d'imaginer une ville verte est révélatrice. Il suffit d'observer les constructions talentueuses de Luc Shuiten (visitez sa cité végétale!) qui, à travers ses oeuvres, caractérise ce à quoi la société actuelle rêve. C'est à dire d'une civilisation qui sache respecter la nature au point de retrouver sa place dans la biosphère. Les villes durables sont les nouvelles utopies urbaines, qui rejettent la mécanisation pour mieux vivre dans un écosystème voulu comme naturel.

Cela me semble être le bon chemin! Mais n'oublions pas que ma pensée n'est que le fruit de ma perception de la société dans laquelle j'ai grandit.

Et vous, quelle est votre utopie urbaine?

4 commentaires:

  1. une Ville Verte, propre , belle architecturalement, tout en étant moderne et adaptée à notre société d'aujourd'hui, répondant aux attentes des les habitants la composant. Une ville doit d'une part être environnementalement durable et d'autre part satisfaire avec harmonie les besoins d'une population de plus en plus cosmopolite, avec des citoyens de moeurs, de religions et de manières de penser différentes mais pas pour autant incompatible .

    Voilà pour moi une Utopie Urbaine , qui, fait étonnant pour une Utopie, me paraitrait presque réalisable .

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  2. Qui réponde aux attentes de ses usagers plus que de ses habitants. Tellement d'autres personnes participent à la vie d'une ville, les personnes qui viennent y travailler, la visiter, y rencontrer des amis...

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  3. La ville plus "durable" n'est pas forcement "verte" !!
    Je vois déferler dans tous les esprits la mode du "vert", de la nature, assimilé au "durable", et toutes les visions voient de la VERDURE partout tout plein.. Mais ce n'est pas ca qui fait diminuer la consommation d'énergie et la consommation de distance automobile!!! C'est ca le vrai défi pour moi. Alors les grands espaces verts au milieu des villes.. ca ne change rien au problème, et il faut en plus les entretenir, tondre les pelouses, balayer les feuilles mortes(souffleuses à moteur), pesticides, etc...
    Les villes les plus végétalisées sont aux ETATS UNIS! Hyper étendues et dont la consommation de kilomètres en voiture est la plus élevée au monde..!!

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  4. Vous avez raison, le "vert" ne caractérise pas à lui seul la durabilité. L'économie locale, les enjeux sociaux et la gouvernance sont les autres piliers, qu'il ne faut pas oublier. Si l'écologie est autant mise en avant aujourd'hui, c'est qu'elle a longtemps été la 5ème roue du carrosse des préoccupations urbaines. En conséquence, les espaces verts sont présentés de manière récurrente comme la réponse à tous les problèmes urbains, c'est trompeur! Vos exemples sont justes, il faut trouver un équilibre avec une densité qui favorise la proximité, non pas l'étalement urbain.

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