Il convient de se demander si un terme est suranné lorsqu’il est le fruit d’une réflexion vieille de plus de 20 ans. Cela est même impératif lorsque le terme en question est passé par le filtre d’une traduction bancale. Il est intéressant de chercher à comprendre comment deux personnes peuvent appréhender deux choses différentes en entendant la même expression. Le «développement durable » regroupe ces caractéristiques, observons le bidule de plus près.
Le sustainable development, né en 1987, est issu du rapport Brundtland (qui porte le nom de la présidente de la Commission mondiale sur l’environnement et le développement du moment) dont le nom original est « Notre avenir à tous ». Ce terme alors consacré est malencontreusement traduit en français par «développement durable». C’est pourtant le durable qu’il convient d'entretenir, et non pas le développement, par essence productiviste et prédateur, qu’il faudrait entièrement réorienter! Les pays occidentaux oublient souvent que la matière a sa valeur propre et qu'en prendre soin est un réflexe intelligent.
Mais ce concept a vécu d’autres misères et s’est vu détourné par des théoriciens peu scrupuleux. Il faut en conséquence bien comprendre qui utilise ce terme et c’est pourquoi nous allons nous pencher sur les sœurs ennemies que sont la durabilité faible et la durabilité forte.
La durabilité faible considère que toutes les formes de capitaux sont substituables, y compris le capital naturel. Ce dernier voit sa liquidité déterminée en fonction des progrès technologiques. Il serait donc durable de consommer 100% de notre capital naturel pour le transformer en 120% de capital financier! Nous retrouverons dans ce camp le discours des grandes multinationales (pétrolières notamment), les contradicteurs du principe de précaution, les partisans de la géo-ingénierie, les sceptiques du dérèglement climatique... Pour caricaturer, tous ceux qui ont intérêts à ce que notre modèle économique actuel n'évolue pas. La fuite en avant est un réflexe psychologique qui évite souvent de se remettre en question, un travers bien connu...
La durabilité forte comprend également l'intégration du capital naturel dans notre économie mais place une limite au-delà de laquelle l’interaction durable des ressources de la biosphère avec la consommation de matière liée à nos activités n'est plus assurée. La planète est donc le cadre dans lequel se développe notre société qui pour cela utilise un modèle économique de son choix. L’humanité est un chaînon de la biosphère, ni au dessus, ni au dessous, mais dedans. Il s’agit d’acter qu’une croissance infinie n’a pas de sens dans une boite aux limites déterminées comme notre planète.
Mon acceptation des quartiers durables sera forte, what else ?
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