Aujourd’hui, les discours des acteurs de l’aménagement tendent à promouvoir un retour à la «ville compacte», reconstruite sur elle-même. La densité fait débat en termes de rentabilité urbaine, de qualité de vie, de forme de ville. Dans la conscience collective, l’idée même de densité n’a pas très bonne presse, souvent associée à des images négatives de promiscuité, de concentration, de surpeuplement ou de verticalité. Comment, alors, appréhender cette question qui, avec l’étalement urbain, est au coeur des réflexions sur le devenir de la ville ?
Lyon - La Croix-Rousse, quartier parmi les plus dense d'Europe, et parmi les plus appréciés! |
Qu'est ce que la densité e urbanisme?
La densité est le rapport entre un élément quantifiable — habitant, emploi, mètre carré de plancher, par exemple — et la surface d’un espace de référence. Elle peut être faible ou forte et plus ou moins bien perçue selon qu’un équilibre «subtil» s’établit entre ces différents indicateurs : la concentration de population, l’intensité de l’activité, la densité du bâti, la proportion d’espaces verts publics, etc. En se complétant, ces indicateurs permettent une appréhension plus globale du concept de densité.
- Le coefficient d’occupation du sol
Le coefficient d’occupation du sol (COS) est l’outil réglementaire par excellence. C’est lui qui permet de définir un «droit à bâtir» sur une parcelle. Autrement dit, il représente les possibilités de construire sur une parcelle. Il est la densité rendue possible par le règlement d’urbanisme. Cependant, ce n’est pas un outil de maîtrise de la forme urbaine. Celle-ci est modulée selon d’autres règles : la hauteur, le rapport du bâtiment avec la rue, ou avec les autres bâtiments, etc.
- La densité bâtie : m² bâtis / hectare
Contrairement au COS, le calcul de la densité bâtie se rapporte au réel et non plus au possible. Elle correspond à ce qui existe sur le terrain. En cela, elle reflète la perception que l’on peut avoir d’une densité. Pour plus de pertinence, il est opportun de ne pas la considérer à la seule parcelle, mais à l’îlot afin d’inclure les éventuels espaces publics et l’ensemble des éléments bâtis présents sur le site.
- La densité de population : habitants / hectare
Suivant le type de représentation utilisé et l’échelle choisie, la densité de population permet de donner des analyses plus ou moins approfondies. La densité de population à la commune est utilisée pour comparer des villes de µtailles différentes. On calcule aussi le nombre d’habitants à l’hectare afin de déterminer la concentration de population sur un secteur donné.
- La densité résidentielle : habitants / hectare
La densité résidentielle permet de donner une mesure de l’occupation du sol par le logement. On peut la classer selon des seuils de densité. Faible, moyen ou fort, les seuils peuvent être différents selon le type d’habitat. La densité résidentielle peut aussi permettre de définir des seuils pour les besoins en équipements (équipements scolaires en particulier).
- La densité d’emplois : emplois / hectare
La densité d’emplois permet d’identifier les espaces concentrant le plus d’emplois. Lorsque le calcul est rapporté au type d’activité présente, la densité d’emplois permet, à un niveau infracommunal, de mesurer l’intensité d’un secteur d’activité en particulier. La densité la plus utilisée est la densité résidentielle, on s’attardera donc sur celle-ci dans cet article.
Afin de bien comprendre les divers intérêts que recouvrent la densité et pourquoi cette notion occupe de nombreux débats, il s’avère nécessaire de faire un retour dans le temps.
A suivre dans le deuxième volet de cet article!
Eugénie Cocteaux, Emmanuel Bucki